Plutôt que de passer plusieurs jours à Kampot, je décide de m’y rendre en excursion sur une journée depuis Kep. 30 minutes de route séparent les deux villes et pour quelques dollars, je n’allais pas m’en priver. Plusieurs des attractions de Kampot ne me tentent pas trop ou me semblent difficilement réalisables sur une journée. C’est le cas de la station du Bohor, qui ne me dit rien. En revanche, Cécile et sa maman m’ont dit que les marais salants fonctionnaient à Kampot, contrairement à Kep. Cela dit, les ouvriers n’y travaillent pas en pleine journée pour des raisons climatiques évidentes. Je ne sortirai donc pas de la ville, économies de tuk-tuk ou de vélo mais je m’en mordrai un peu les doigts après. Bien sûr, ayant déjà visité la Sothy’s pepper farm, se rendre dans une autre exploitation de poivre n’était pas non plus au programme.
Le minibus me dépose donc dans le centre vers 8h30. Les journées commencent tôt ici ! Les premières minutes, je suis un peu déboussolée : retourner dans une ville aussi importante me paraît irréel après la quiétude de Kep. L’arrêt de bus est juste à côté de l’une des attractions de la ville : le rond-point Durian. Ok, il s’agit seulement d’un rond-point avec un durian géant en son centre mais c’est rigolo ! En m’enfonçant un peu au hasard des rues, j’arrive sur la promenade qui longe le fleuve, d’où je peux voir le vieux pont à la construction biscornue : plusieurs morceaux dans des styles différents, très étonnant comme édifice. Sur la gauche, un autre bâtiment un peu spécial, très art nouveau est posé là. Je découvrirai par la suite qu’il s’agit de l’ancien hall du marché aux poissons. Pendant une petite demi-heure, je descends la rue qui borde le fleuve jusqu’à arriver au musée de Kampot, situé dans l’ancien Palais du Gouverneur. Le bâtiment a été rénové à l’identique, pas mal ! Très colonial comme bâtiment. Le musée est limité au rez-de-chaussé du bâtiment. Des panneaux explicatifs indiquent les différents régimes par lesquels Kampot est passé et citent les personnalités liées à la ville : Pavié, Duras… On retrouve aussi évidemment des indications sur le poivre de Kampot. Dire que sa culture a failli disparaître avec les Khmers rouges qui ont brûlé les pieds de poivre… Une petite heure de visite suffit pour déambuler dans les différentes salles et lire les panneaux.
Je regarde rapidement sur ma carte ce que je peux faire aux alentours mais me rends compte qu’à part le marché et le bassin de lotus, mon tour de Kampot est déjà presque terminé… Je contourne les bâtiments du musée pour arriver sur le bassin. La floraison est déjà passée pour les lotus mais lorsque le tout est verdoyant, ce doit être un spectacle splendide. Quelques nénuphars encore fleuris apportent une petite touche de couleur au lieu, entouré par de jolis bâtiments. Je croise quelques moines en train de demander l’aumône et continue ma balade, un peu frustrée ! J’arrive ensuite au marché, un des plus vieux bâtiments de la ville, aujourd’hui centre névralgique de Kampot. De nombreuses galeries d’art et cafés sont alignés dans ce quartier. L’ambiance y est agréable, détendue. Je me dis que je peux me poser boire un café avant de finir ma journée ? Il est 11h et le bus ne repart qu’à 15h.
Je choisis l’Epic Arts Café, qui emploie des Cambodgiens atteints de handicap. Ici, plus que dans les autres pays d’Aise du Sud-Est, je crois, on retrouve ce type d’initiatives. Je tente le café glacé. C’est très différent d’un café chaud au niveau du goût, alors qu’il s’agit de la même boisson et surtout très rafraîchissant ! J’ajoute un jus de citron vert et une pincée de menthe pour bien m’hydrater. La café propose des gâteaux et des plats plutôt anglais. J’ai évité, volontairement, les cafés et pâtisseries françaises disséminés autour du marché. En parallèle, je regarde un peu les possibilités de visite sur Kampot mais rien ne m’emballe ou alors le temps ne me semble pas suffisant. Je passerai donc les 4 heures qui suivent dans le café. Je mange un bagel avec du fromage (yes!) qui ressemble vraiment à du fromage puis un cheesecake avec un thé glacé pour le dessert. Un peu avant l’heure, je retourne à l’arrêt de bus, juste derrière le café.
Dans le mini-van, je fais la connaissance de Sarah & Clément, qui ont également choisi de passer la journée à Kampot en logeant à Kep. Nous discutons tout le trajet et prolongeons nos bavardages autour d’un verre une fois à Kep. Tous les deux sont en long voyage de 7 mois en Asie et en Océanie. Vous pouvez allez voir leur périple sur leur site. Ils prennent le bus demain pour le Nord du Cambodge en passant par Phnom Penh. Je note leur horaire dans un coin de ma tête. On se dit au revoir puis je rentre à pied jusqu’au camping où je passerai une très belle soirée à partager le dîner de mes proprios tout en notant de bonnes adresses de tuk-tuk driver et d’hostel à Siem Reap, tenus par son frère et son cousin. Je ferai mon sac demain, le bus ne part qu’à 9h40 pour Phnom Penh, car oui, il est temps pour moi de continuer la suite de mon voyage vers Battambang avant de rejoindre Angkor. Seul hic ? Pas de bus direct. Il faut repasser par Phnom Penh.