Comme je vous l’expliquais dans mon article sur Battambang, le passage par Phnom Penh est quasi nécessaire… Après un autre petit-déjeuner : thé-mangue-crackers, je remercie Alberto pour son accueil chaleureux et finis de boucler mon sac. Je fais quelques stops (boisson et snacks) sur ma route. Aujourd’hui, les aventures d’Adélie au Cambodge se poursuivent à la gare ferroviaire de Battambang dont la liaison Battambang-Phnom Penh a été récemment établie. Le train ne circule qu’une fois par semaine et ça tombait sur le jour de mon départ. Je me devais donc de faire le cobaye pour cette fantastique épopée ferroviaire. Le système semble performant dans la mesure où j’ai réservé mon billet de train sur internet et qu’il n’est pas nécessaire de l’imprimer. Pour $5 (soit 2 fois moins qu’en bus), je vais me rendre à Phnom Penh en train. J’ai même pu choisir mon wagon et mon siège et c’est par un savant calcul que je choisis le siège B22, à mi-chemin des toilettes. Je dois être à la gare environ 30 minutes avant le départ soit vers 9h20 pour un départ à 9h50. J’arriverai finalement bien avant car j’avais peur de ne pas trouver de magasin ouvert pour acheter de quoi grignoter. J’arrive à la gare en même temps qu’un couple d’anglophones avec qui je discuterai jusqu’à l’arrivée du train.
A 9h50… toujours pas de train. Je n’ai rien d’autre de prévu aujourd’hui de toute façon donc… j’attends. Il arrivera plutôt vers 10h45. Et là… surprise ! Ce n’est pas le train avec plusieurs wagons présenté sur le site internet mais le monowagon ! Grâce au merveilleux site The Man in Seat Sixty-one, je savais que ce modèle existait mais ne m’attendais pas à l’avoir pour ce trajet. Checkez les photos ci-dessous pour voir à quoi il ressemble, c’est assez étonnant (surtout quand on sait qu’il est fabriqué au Mexique, pays où il n’y a pas de trains) ! Nous embarquons tous, exit le siège B22, bienvenue le siège non numéroté dans un carré… Le train est confortable et propre. Les fenêtres ne s’ouvrent pas mais il possède la clim, enfin normalement. Les portes se ferment. Nous avançons de 20 mètres puis nous arrêtons déjà… la bête demande à faire le plein ! Ce petit train fonctionne donc au fuel. Cette fois, c’est la bonne. Avec 1h30 de retard, notre wagon s’élance. 293km séparent Battambang et Phnom Penh. Nous passerons par plusieurs petites gares (si on peut appeler ça comme ça) et certains passagers seront carrément largués le long des rails, à leur demande.
Du fait de son caractère récent, on voit la vie qui s’arrête à l’approche du train. On lit l‘émerveillement dans les yeux des enfants mais aussi des grands ! A certains arrêts, on monte même dans le train pour s’y prendre en photo. Pour vous dire, même les vaches se demandent ce qui (se) passe et en arrête de brouter. Le conducteur à la main lourde sur le klaxon notamment en raison de l’absence de barrières aux croisements avec les pistes et les routes. Apparemment, la semaine dernière il y aurait eu un gros accident. Nous traversons donc la campagne cambodgienne : belle végétation, petites maisons khmères traditionnelles sur pilotis etc. On sent bien que c’est le début de la ligne et que tout n’a pas été étudié : le monowagon est particulièrement haut en comparaison d’un train plus classique. Nous arracherons de nombreux câbles électriques sur notre passage (#safetyfirst) sans que ça ne pose vraiment problème à vrai dire…
Une seule voie existe avec quelques dégagements lors d’un croisement de trains. Plusieurs fois le train s’arrêtera donc pour en laisser passer un autre, pour actionner manuellement l’aiguillage et j’en passe. Le trajet est plutôt agréable mais je vous avoue que les deux dernières heures m’ont semblé interminables ! En effet, c’est à presque 20 heures que nous arriverons en gare de Phnom Penh… De là, le couple anglophone me commandera un Grab pour m’éviter les kilomètres de marche jusqu’à mon hostel. J’irai manger chez Eleven-One Kitchen, reconnu mais assez décevant et excessivement cher pour les proportions servies. Dans mon dortoir, je suis tombée sur le cliché du touriste chinois : sale, qui parle fort alors que tout le monde essaye de dormir et des boulets qui coupent la clim pour la nuit. Heureusement, il ne me reste qu’une nuit ici avant de poursuivre mon voyage !
Après cette nuit pas terrible, j’ai essayé de me constituer un petit programme pour cette journée à Phnom Penh. Pas évident au regard du temps que j’y ai déjà passé ! Je décide de commencer la journée au Feel Good Café, une institution qui torréfie elle-même son café et que l’on peut acheter. Je prendrai un très gros déjeuner dans la mesure où hier je me suis contentée de snacks pendant le trajet en train puis d’un petit repas pas très copieux le soir ! Ensuite, je me dirige vers la promenade le long du fleuve, à l’extrémité de laquelle il y aurait un skatepark. Echec ! Je me contente donc d’emprunter la promenade dont je vous ai déjà parlé ici jusqu’au port de plaisance. J’avais dans l’idée de réserver une croisière sur le Mékong mais là encore, ce ne sera pas très convaincant : l’état des bateaux ne m’inspire pas confiance alors je m’abstiens. Marcher le long de la rivière reste très agréable, la température est plus fraîche que dans le nord du pays et le soleil valse entre les nuages laissant apparaître un joli camaïeu de bleu sur l’eau du fleuve.
Je finis par me poser au Friend’s restaurant, déjà évoqué dans mon premier article sur Phnom Penh. J’y prends un lime juice (je suis devenue accro à cette boisson simple) puis un petit plat pas trop copieux avant de poursuivre ma balade. Cette pause est aussi une bonne occasion de regarder ce que je peux faire cette après-midi. Je réalise que le spectacle que j’envisageais d’aller voir ce soir se produit uniquement le week-end et nous sommes lundi. La dernière carte dans ma manche est le centre culturel Bophana, qui a pour mission de collecter et archiver tous les supports visuels liés à l’histoire du Cambodge. Cependant, en regardant bien sur leur site internet, je ne crois pas que cet endroit me corresponde pour y passer l’après-midi : pas de projection de film aujourd’hui et seulement les archives à dispo. A vrai dire, je ne saurais pas quoi y chercher. Je meuble un peu à la sortie du restaurant en faisant quelques magasins puis rentre à pied jusqu’à mon hôtel. La fin de la journée sera dédiée à l’écriture et à se renseigner sur ma journée de demain. Pour le repas du soir, je me laisse retenter par le restaurant russe où j’avais si bien mangé lors de ma première visite de la ville. Je prends à nouveau des Pelmenis. Un délice. Je les trouve peut-être encore meilleurs que la première fois !
Ce soir, je quitte Phnom Penh. Voici le récit très bref de ma dernière journée au Cambodge. L’article qui suivra celui-ci vous dévoilera la destination mystère, encore un peu de patience. Je me lève un peu plus tard que d’habitude et ne prends qu’un thé pour commencer la journée. En effet, à 11h30, je retrouve Anna & Dave, rencontrés dans le train, pour que l’on déjeune ensemble. Nous choisissons de nous donner rendez-vous au restaurant végétarien : Evergreen Vegetarian House, qui possède de bons commentaires. En attendant, je m’occupe de faire mon check-out, me préparer, boucler mon sac et de fignoler cet article avant mon départ en fin de journée.
C’est ainsi que s’achèvent mes 26 jours de découverte du Cambodge. Je suis absolument enchantée par ce pays et espère pouvoir y revenir un jour afin de le découvrir plus en profondeur ! Finalement, je ne me serai posée qu’à 4 endroits différents : Kep, Phnom Penh, Siem Reap et Battambang. Il existe tellement d’autres endroits qui semblent intéressants ! Les Cambodgiens sont également des gens d’une extrême gentillesse et très souriants. Je vous invite à venir visiter ce pays magnifique :).
La façon dont j’ai voyagé a été très différente de la Birmanie, vous l’avez peut-être remarqué ? La Birmanie était mieux préparée et je savais exactement ce que je voulais faire et comment me déplacer. Ici, j’ai laissé plus de place à l’improvisation ce qui m’a obligée à me poser davantage dans chaque lieu pour savoir où aller ensuite. J’ai ainsi plus approfondi les lieux visités mais en ai vu aussi beaucoup moins. Parfois, cela a aussi été source de stress, notamment pour le choix de l’après-Cambodge. Espérons que j’arrive à trouver un juste compromis pour le prochain pays ! A noter aussi, dans les lieux très touristiques comme Angkor : privilégier les auberges de jeunesse pour rencontre du monde et essayer de répartir les coûts ou du moins, bien se renseigner sur le prix des attractions.
N’hésitez pas à aller voir la sélection de mes 25 photos favorites du Cambodge dans la galerie. Je ne vous ferai pas trop trépigner pour le top 5 des petits plats khmers, l’article est prêt et paraîtra après celui-ci.
Bien chère Adélie
Merci pour ta chronique de voyage. La destination mystère ne serait elle pas le Laos par hasard ? Je vois que tu aqs désormais une expérience de globetrotteuse internationale. Tout est détaillé avec une précision d’ingénieure. Si tu veux te reconvertir dans le tourisme de découverte je suis sûr que tu trouveras une agence spécialisée dans le cercle familial.
Tes photos sont superbes.
Concernant ta rubrique HELP ME le site est il sécurisé car si je trouve quelques menues monnaies, je suis ok pour participer. D’autre part as tu envisagé de proposer à une journal (ex un quotidien lorrain par exemple) de relayer ta chronique moyennant une modeste pige pour continuer à financer ton projet.
Quand tu seras à Santiago et à Lima fais signe je pourrais éventuellement de donner un contact d’amis.
Plein de bises en attendant ta pause métropolitaine à la mi-février et la poursuite de ton périple.